Jusqu'au 18 décembre 2024
Salle de lecture de l'École d'architecture
lundi 8 décembre 2014, 14h00
Amphithéâtre Neuman (2117), École d'architecture de l'Université Laval
« Construire son futur » Production de l’habitation et transformation des rapports de genre à Pikine, Sénégal Cette thèse porte sur la production de l’habitation des quartiers informels et sur sa participation dans le processus d’autonomisation des femmes sénégalaises. Elle documente les acteurs, normes et pratiques impliqués dans la construction résidentielle, par l’étude des cas de dix-sept femmes propriétaires et de leur maison dans quatre quartiers de Pikine, en périphérie de Dakar. Supportée par un cadre théorique qui conçoit l’habitation comme un processus dynamique et multidimensionnel, cette étude met en lumière les rapports sociaux développés autour de la mobilisation des ressources pour construire et de la transformation de la forme bâtie. L’approche méthodologique combine des entretiens narratifs avec les propriétaires sur leur trajectoire résidentielle et la construction de leur maison, des relevés architecturaux, des entretiens avec des intervenants locaux et une enquête sur la population et les habitations des quartiers étudiés. Une attention particulière est portée aux moyens individuels et collectifs déployés par les femmes pour la production de leur habitation, afin d’en éclairer les possibilités et contraintes pour la transformation des rapports de genre et leur autonomisation. La thèse montre que les femmes doivent s’appuyer sur divers réseaux pour mobiliser les ressources pour construire, tout en s’assurant de sécuriser celles-ci pour protéger, à long terme, les possibilités qu’elles ont créées pour elle-même et leur famille et, par le fait même, négocier ou transformer les normes sociales qui les désavantagent. Dans ce processus, l’espace résidentiel devient pour les propriétaires un médium des rapports aux autres et peut contribuer au maintien ou à la perte de cet équilibre entre l’accès à de nouvelles ressources et la sécurisation des acquis. Cette étude remet en question les interprétations, à la base de nombreux écrits et politiques de logement, sur la nature spontanée des quartiers informels et sur les principaux objectifs associés à la construction dans ce contexte. Pour les femmes propriétaires, le processus de production en lui-même représente une voie vers de nouvelles possibilités sociales et économiques porteuses d’une plus grande autonomie; pour « construire son futur », transformer activement sa maison est donc souvent plus important que l’obtention d’un bâtiment fini. Soutenance le lundi 8 décembre à 14h00, Amphithéâtre (2117) École d’architecture de l’Université Laval, Édifice du Vieux-Séminaire 1 côte de la Fabrique, Québec (Québec) G1R 3V6 CANADA Bienvenue à tous!