Le Fil | Ouvrir le site du Parlement aux citoyens

Article paru le 6 avril dans le journal Le Fil par Brigitte Trudel


Des étudiants en architecture proposent des pistes à l’Assemblée nationale pour valoriser la colline parlementaire comme espace public

L’architecture de l’hôtel du Parlement et l’aménagement de la colline parlementaire servent-ils de façon idéale la démocratie qu’ils symbolisent? Sont-ils l’écho du travail de l’Assemblée nationale, qui est de représenter les citoyens? Voilà les interrogations à la base du projet d’étude et d’ateliers Res Publica, qui réunit l’École d’architecture de l’Université Laval, celle de l’Université Rome Sapienza et l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval.

«Le site du Parlement a connu des transformations au cours de son existence, indique François Dufaux, professeur à l’École d’architecture, qui est parmi les responsables du projet. Jusqu’en 1966, il se trouvait au coeur d’un quartier habité. En se rendant au travail ou en le quittant, les politiciens croisaient des citoyens.» Puis, une vaste entreprise d’expropriation et de déplacement, visant no tamment l’aménagement de l’actuel boulevard René-Lévesque, a rompu ce lien, isolant le Parlement et matérialisant, de ce fait, la distance entre les élus et le peuple. «Or, à l’ère où l’on réfléchit beaucoup à la manière dont les gens oc cupent l’espace public, poursuit le professeur, on peut se demander comment les nouvelles générations entrevoient l’aménagement de la colline parlementaire dans une perspective d’habitat humain.»

Fermée et non-utilisée, la cour intérieure de l’hôtel du Parlement a été ciblée comme un bon point de départ pour redonner à la population accès à la colline parlementaire. Photo: Marc Robitaille

Tenu en deux temps, le projet Res Publica, conçu sous forme d’échange, s’est d’abord déroulé à Rome, à l’automne 2016, puis à Québec, du 15 au 28 mars, où il a connu son aboutissement alors que les 13 étudiants de l’Université et leurs 5 collègues italiens déposaient, devant l’Assemblée nationale, le résultat de leurs explorations.

Étudiant en première année de maîtrise professionnelle en architecture, Jean- François Allard participait au projet. «En deux semaines, nous avons fait des recherches historiques, des fouilles dans les archives et de l’observation sur le terrain. Puis, nous avons conçu nos ébauches sous forme de maquettes et d’élévations 3D. C’était très intensif», témoigne-t-il.

Une bonne part des travaux ont porté sur la pos sibilité d’exploiter la cour intérieure de l’hôtel du Parlement, méconnue non seulement du public, mais des parlementaires eux-mêmes «C’est un espace inutilisé, mais au grand potentiel constate Jean-François Allard. On pourrait le rendre accessible en lui donnant, par exemple, un rôle d’accueil ou des fonctions protocolaires; on pourrait aussi en faire un lieu public.» […]

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