Exposition | La multiplicité du trait (Samuel Bernier-Lavigne et Étienne Gélinas)

L’exposition La multiplicité du trait. Études des «one-room space» japonais par le dessin numérique de Samuel Bernier-Lavigne et Étienne Gélinas prendra place dans la salle d’exposition Jean-Marie-Roy de l’École d’architecture du 17 novembre au 14 décembre.

Le venissage – ouvert à tous – aura lieu le jeudi 17 novembre à 16h15.

 

 

 

La multiplicité du trait; Étude des « one-room space » japonais par le dessin numérique.

Samuel Bernier-Lavigne et Étienne Gélinas

[Titre]

Cette exposition présente le résultat d’une recherche explorant les qualités du milieu spatial des « one-room space » japonais, grâce au dessin numérique. Ce terme architectural, que l’on doit à Jacques Lucan, caractérise l’intérieur d’un : « seul espace homogène, fluide et continu, sans obstacle, d’une luminosité égale et claire ». Lorsqu’analysé sous l’angle du milieu spatial, on y découvre l’aura de l’espace, soit un « étrange tissu d’espace et de temps » n’est pas l’objet lui-même, mais plutôt une ambiance individualisée; une sensation subtile, mais distincte, qui enveloppe l’œuvre authentique.

[Aura]

Ainsi, ces espaces typiquement japonais et minimal se complexifient pour tendre vers l’hétérogène, par les subtiles variations qui s’immiscent dans ces architectures, au niveau de la luminosité comme de l’ombrage, du silence et de la dématérialisation des limites. Ces caractéristiques cruciales à notre expérience de l’espace sont habituellement imperceptibles dans les dessins orthographiques qui accompagnent le projet. De ce fait, le défi de cette recherche est d’utiliser le composant fondamental du dessin, le trait, mais cette fois intégré à un processus numérique pour l’associer aux caractéristiques de l’aura des projets.

[Simulation]

Renversant la formule de Robin Evans « Translation from Drawing to Building », nous débutons par un bâtiment existant, une « one-room space » construite, pour ensuite le transformer en objet numérique – une sorte de dataification de l’originale. Cela permet l’accès à ses données compositionnelles pour y déployer une série de simulations créatives, tels des systèmes dynamiques de particules et des décompositions de maillage. L’idée est de révéler ces qualités cachées du projet, cette incertaine certitude pour reprendre les mots de Christian Kerez, en représentant les différents ordres de magnitude des simulations qui évoluent dans son intériorité.

[Machine à dessiner]

L’importante quantité de données générées sera ensuite traduite par une « machine à dessiner », afin d’y retrouver les éléments constitutifs du trait, soit le point et la ligne. L’utilisation de cette machine à dessiner permet de concrétiser la position fondamentale du dessin à l’ère numérique, en utilisant la puissance de calcul et l’automatisation pour tracer un nombre incalculable de lignes et de points au crayon sur le papier. L’information du dessin devient alors si dense qu’il se crée une tension avec l’image imprimée. Toutefois, lorsque le regard s’approche et se perd dans la complexité du tout, l’on découvre l’accumulation successive des signes graphiques sur le papier, typique au dessin, cet important carrefour de possibilités en architecture.

[Carte]

L’exposition présente l’aura du milieu spatial de 4 « one-room space » Japonaise : soit le Workshop du Kanagawa Institute of Technology de Junya Ishigami, le Teshima Art Museum de Ryue Nishizawa, le Naoshima Pavilion de Sou Fujimoto et le GC Prostho Museum Research Center de Kengo Kuma. Les trois premiers ont été réalisés par Samuel Bernier-Lavigne suivant un séjour de recherche à Tokyo pour son année d’études et de recherches en 2019, alors que le dernier fait par Étienne Gélinas dans un cours de projets spéciaux en 2021. Un triptyque sera produit pour chaque projet, à travers lequel on se rapprochera graduellement de l’aura, tout en s’éloignant, par l’abstraction, de l’objet numérique initial.